Chronique d’un bénévole de l’US Doloise, un jour de match pluvieux au pré Marnoz

Faire savoir ce que font nos bénévoles et les conditions dans lesquelles ils le font est une façon de les remercier chaleureusement.

CHRONIQUE D’UN BENEVOLE DE L’US DOLOISE, UN JOUR DE MATCH PLUVIEUX AU PRE MARNOZ.

C’était le 27 septembre 2020, un temps à ne pas mettre un supporter de foot dehors ; (vous savez ceux qui sont assis à l’ abri dans les tribunes).

Mais c’était un temps à mettre un supporter du rugby dolois dehors ; (vous savez, ceux qui sont debout sous la pluie, les pieds dans l’eau ou la boue).

On allait jouer contre Besançon et le trésorier s’en frottait les mains depuis 15 jours. Pense on attendait au bas mot 400 personnes, et par ces temps de COVID ça met du beurre dans les épinards.

Las, au moins 300 d’entre eux sont restés chez eux faute d’abris. Nos bénévoles, sont arrivés sous la pluie à Bobin à 9 h. Les rôles sont bien répartis. Il y a ceux qui vont au siège chercher tout le Bazard de la buvette, de la restauration et qui rejoindront ceux qui partent au pré Marnoz mettre les protections des poteaux, les drapeaux de touches, mettre en place les tonnelles (pas toujours en très bon état, mais au point où on en est….) préparer les chalets, nettoyer le terrain, bref donner un air de fête La pluie est bien ancrée ! Ca va durer !

Tiens « ils » ne sont toujours pas venus faucarder les osiers et les grandes herbes qui poussent près des chalets de la buvette et de la restauration. C’est vrai qu’on a donné tardivement notre calendrier ; au mois d’aout ; pensez, le temps de prévoir… Pas grave on dira aux bisontins qu’on est une ville verte.

Bon on va installer le groupe électrogène que nous met à disposition la ville. 750 € par an ça coute ! Bin oui parce qu’au pré Marnoz (aux toilettes) il y a bien une prise, mais à part faire fonctionner un sèche-cheveux… Ah zut ils ont encore oublié comme il y a 2 semaines le raccord des réducteurs de prises qui permet de faire fonctionner les prises de terre. Bon … on s’en passera.

Sécurité vous dites ? Pensez-vous, ce n’est pas comme si il pleuvait. Et puis on a le défibrillateur. Tiens l’eau coule bien aujourd’hui au robinet. On n’arrête pas le progrès. Au fait, la sono, on l’installe pour rappeler les gestes barrières ?Bin non. Pas envie de la bousiller.Oui mais les gestes barrières…On leur dira quand on les verra.

Bon les tonnelles sont montées, le barrièrage est en place, les chalets remplis. On va quadriller le terrain comme avant chaque match pour enlever les déjections canines et les morceaux de bois. Aller on y va !

Dis donc Président vient voir…C’est quoi ça ? Et puis là aussi, et puis encore là et encore plus loin… Eh bien, çà c’est des sangliers qui sont venus chercher des vers. Tiens regardes, les pas sont bien marqués. Faut reboucher les trous. Depuis 3 ans qu’ on réclame un panneau « interdit aux chiens », si en plus faut mettre « interdit aux sangliers », on y arrivera jamais !

11H 15 ! Allez les gars, il faut aller préparer la collation d’avant match à Bobin. Au moins là-bas on sera à l’abri.

12H 45 Retour au pré Marnoz. Il pleut encore plus que ce matin. Ce n’est pas peu dire. Il paraît qu’à la combe aux loups ils vont annuler le moto cross. Mauvaise surprise, la ville ne pouvant nous installer une petite plateforme un peu surélevée pour filmer, nous allons utiliser un camion nacelle ; mais devant les rafales de vent, et n’ayant pas l’habitude de ce matériel, nous préférons ne rien faire.

13H30. Ca y est le match des réserves se déroule enfin. Sous la pluie bien sûr. Nos petits rouges vont prendre la mesure de Besançon et l’emporter 8 à 0. Sur la touche la trésorière adjointe fait grise mine. Très peu de clients. Adieu veaux vaches cochons couvées….Vous connaissez la suite !

15H Le match des A va commencer. La pluie et le vent redoublent. La centaine de spectateurs est stoïque sous la pluie qui dégouline des parapluies et trempe les godasses et les pantalons. Certains sont engoncés dans leurs habits de chantier ; on dirait des cosmonautes .Nos bénévoles humidifiés depuis ce matin ont tous plus froid les uns que les autres. Avec notre chance demain on va avoir la sécu sur le dos !

15H 15, On me dit que des bisontins, constatant l’absence d’abris sont repartis!!!Ah ces gens de la ville, « Poules mouillées va ! »

15H 45 Les pompiers viennent chercher un blessé et passent très au ralenti sous le pont. Bizarre ! Ah oui, la ville n’a toujours pas rebouché les ornières. On leur avait pourtant bien dit. Je m’en fiche, je ne suis pas dans l’ambulance. Sous la pluie depuis 9h ce matin nous sommes trempés de la tête aux pieds. On nous dit que les motos des virades n’ont pas repris après le repas, On va finir par être des héros !

16H30. Aie aie aie, l’arbitre siffle la fin. Perdu 16 à 12. Match équilibré. On aurait pu gagner…Mais on a perdu. Tant pis ! Ils nous ont quand même fait plaisir nos p’tits rouges et noirs…. et puis ils ont mouillé le maillot. Beau match quand même. Dommage que les élus ont manqué ça.

Bon ce n’est pas le tout, faut débarrasser, ramener notre fourbi à Wilson et à Bobin replier les tonnelles, ranger les tables et les bancs, ranger le groupe, rembobiner les fils fermer les chalets, ranger les barrières, vider la buvette, remplir le camion, vider le camion acheté spécialement à cet effet, aller préparer la réception des joueurs…Toujours en respectant les gestes barrières et toujours sous la pluie. Il y en a bien encore pour une bonne heure.

19H00. Ouf tout le monde s’en va. Les dirigeants de Besançon compatissent à notre malheur, se demandant comment dans une ville comme Dole on peut nous faire jouer sur un stade d’un autre âge et nous questionnent pour savoir si pour être à l’USD il faut avoir un diplôme de déménageur. Toujours le mot pour rire ces bisontins. Puis, restent les bénévoles pour finir le nettoyage, tous transis et trempés jusqu’ au caleçon.

La journée a été rude. On a fait face et on est toujours fidèle au poste. « Mais aurions-nous pu faire autrement? »

« Oui il suffit de nous autoriser à jouer à Bobin comme on le demande depuis longtemps. »

Ce sera le cas dimanche, on sera à Bobin, un des 3 matches pour lesquels la ville nous attribue ce stade. Moins de travail pour les bénévoles, plus de temps, pourvu qu’on s’ennuie pas ; et puis…..p’t être qu’il fera beau! Mais après?

Bin on retournera au pré Marnoz ! On n’a pas encore eu la neige, mais ça va bien venir un jour !