Historique
Avec l’aimable autorisation d’Anne Bourdot – Millereau Un club une ville, l’USD de 1905 à 2000
1905 … la naissance du club
Si le rugby a été inventé en 1823 en Angleterre, le premier club français n’a vu le jour qu’ en 1882 (Racing club de France) et l’ union sportive doloise en 1905.
C’est un club omnisport dans lequel on pratique foot, cyclisme, marche et course à pied, boxe, escrime, athlétisme. Et oui on ne jouait pas qu’avec un ballon ovale à l’USD !!!
Le premier match se joue à Dole le 24 décembre contre le RCFC (nos voisins de Besançon). Le journal de l’époque dit que si les adversaires ont gagné 9 à 0, c’est parce qu’ils ont triché, râlé et ont été insupportables. Ca commençait bien, mais « si ils l’ ont dit, c’est sûrement vrai !».
Nos rouge et noir seront champions de Bourgogne Franche Comté de 1905 à 1909 sans interruption, puis ajouteront à ces 2 provinces le Bourbonnais en 1908 et 1909.
En 1911 les dolois perdent en finale du championnat de 2ème série contre Perpignan à Colombes 20 à 5 tandis que l’équipe B est championne de Bourgogne Franche Comté.
Les matches se déroulent sur un pré de la prairie d’assaut . 1500 personnes suivent ardemment ces rencontres et l’ USD participe aux divers événements de la ville tel le carnaval.
Lors de la saison 1913 /1914, l’ USD arrive en demi-finale de 2ème série. Malheureusement la 1ère guerre mondiale met fin aux jours heureux, le club sera décimé avec 19 poilus rugbymen qui ne reviendront pas …
Le 25 octobre 1919 les survivants de la guerre se regroupent et cherchent de nouveaux joueurs.
Le 8 novembre c’est le 1er match contre le RC bourguignon (12-0) ; une équipe réserve est créée.
En 1920, champion de Franche Comté, l’ USD doit disputer un match de phase finale à Aurillac contre ce club. Mais compte tenu du contexte de l’ époque il faut quatre jours pour aller en Auvergne. C’est ennuyeux ; les dolois demandent à jouer à Lyon, plus accessible, mais les instances parisiennes font connaître leur refus en date du 12 mars pour un match devant se dérouler le 14. En signe de protestation la commission régionale démissionne. Non mais!
En 1920 un match qui se joue sur l’emplacement de l’actuel parking de l’avenue de Lahr coté Pasquier est interrompu par un sanglier qui sème la terreur parmi les spectatrices. Mécontent de voir cet intrus non prévu sur la feuille de match, l’arbitre autorise les joueurs à pourchasser le sanglier jusqu’ à la raie Bailly où les chasseurs prennent le relais.
De 1919 à 1930 nos dolois enchaînent les titres en Franche Comté mais ont du mal à s’imposer dans les phases finales du championnat de France. On note quand même quelques déplacements à Strasbourg, Dunkerque, Paris, Loriol. A défaut de gagner nos p’tits rouges et noirs voient du pays et font la fête. C’est à partir de cette période que le ¨Pré Marnoz devient le chaudron de l’ USD, et le fait d’accueillir de belles équipes à Dole permet aux dolois de progresser.
Malheureusement en 1930 un malaise éclate et malgré un quart de finale du championnat de France à Loriol , une période de doutes et de disputes mène à l’ éclatement.
Le club étant en déliquescence, en 1930 Otto GRAF industriel dolois se rapproche du rugby et fait venir un entraîneur de Perpignan, puis en 1931 arrive Julien Saby ancien international à la tête de l’équipe doloise.
De nombreux joueurs dolois et d’ailleurs sont embauchés aux fromageries Graf (quand Saby est gérant du café parisien). Dire qu’ils y travaillent beaucoup est peut être exagération, mais ils s’entraînent fermement. En fait c’est un semi professionnalisme qui se met en place.
Les résultats arrivent : 1931/ 1932 : finaliste du championnat de France. On compte les dimanches de match de 1500 à 2000 personnes endimanchées au Pré Marnoz; belles robes pour les dames, cigares aux lèvres pour les messieurs, Il faut être vu au stade du rugby.
1932 /1933, le stade de Nevers est le témoin du titre de champion de France de 2ème série de l’US Doloise remporté contre le métro 8 à 5. Va s’en suivre pour les joueurs une période de libations, de fréquentations de tout ce qui fait la fête jour et nuit. Il n’est pas un bal ou il n’y aient les rugbymen. Il est de bon ton dans la société doloise de les inviter, qui dans les meilleurs restaurants, qui dans les belles réceptions. A ce jeu là, l’USD sombre rapidement. Les résultats de l’année suivante sont mauvais. Saby quitte le club. Graf arrête sa coopération, une crise financière s’en suit et ébranle la société doloise. Le stade se vide.
De cette période restera le souvenir de Saby devenu par la suite un très grand entraîneur international dont on parlera encore le long de la touche du pré Marnoz jusque dans les années 1970.
Au départ de Saby l’entraînement est confié à Louis Clerget appelé aussi le Siki. Mais après le titre de 1933, l’esprit n’y est plus.
En 1936 le club se rapproche des chemins de fer et devient l’Union Sportive Doloise PLM . Les équipements et les vestiaires (Chartier) construits par les joueurs sont mis dans la corbeille de mariage. Les dolois ne sont pas inscrits en championnat mais font des matches amicaux qui redonnent confiance à tous.
En 1937 l’USD PLM rencontre avec succès des équipes plutôt corporatistes comme Villeneuve St Georges, les cheminots de Marseille, Villeurbanne, Macon.
En 1939 nouvelle évolution l’ USD PLM devient l’USD Idéal Standard (ancienne usine de radiateurs et sanitaires). Le siège est transféré au café Parisien et une équipe juniors est créée.
Nouveau départ ? … L’histoire allait en décider autrement.
Le rugby continue tant bien que mal. Pour se déplacer il faut des « ausweiss ». Il y a aussi quelques surprises dues à l’occupant. Par exemple en 1942 Dole peut aller à Chalon, mais l’inverse n’est pas possible. Le Rhône Sportif venu jouer à Dole met 2 jours pour repartir par le train, sans lumière, sans chauffage, les voies étant coupées par le maquis.
On manque de tout et une annonce dans le journal local demande à louer ou acheter pour faire les équipements des culottes même usagées, retaillées.
Au cours de cette période, bien des joueurs s’enrôleront dans la lutte clandestine, et 2 d’entre eux y perdront la vie. La libération arrive … on joue le 13 mai 1945 un match au profit des déportés et des prisonniers, opposant une équipe Dijon Nuits à une équipe Dole Lons Besançon. On a oublié le score, l’important était ailleurs vers une liberté retrouvée.
1946 voit la création d’un club de rugby à ….. Tavaux.
Plusieurs dolois rejoignent ce nouveau club. C’est le début de fameux affrontements de joueurs et de supporters lors des fameux derbies. Ceux ci, quelques en soient les années (1950, 1960, 1970, 1980 ….) commencent dès le lundi et tels la gamelle de lait sur le feu prennent du volume (bien aidé en cela par la presse locale qui s’en donne à cœur joie), jusqu’ au dimanche à 15 h. Ces rencontres sont rarement les plus belles de la saison mais sûrement les plus colorées, et pas que par le mercurochrome.
Et à 17h, perdues par les uns, gagnées par les autres, elles laissent place à une 3ème mi temps endiablée rassemblant les 2 équipes et ceux qui ont pu entrer dans le bistrot jusqu’ à très très tard dans la soirée.
Sans se tromper on peut dire que les 2 clubs ont beaucoup gagné et progressé dans cette rivalité souvent exacerbée. Qui n’a pas connu ces moments peut avoir de la difficulté à les comprendre.
1947 le club est champion du sud est et accède à la division d’excellence.
Des clubs réputés viendront au pré Marnoz : Valence, La Voulte, Macon, Chalon, Bourgoin.
1949/50 La période n’est pas euphorique, l’assiduité n’est pas la qualité première des joueurs et le club va rétrograder, reprendre l’identité « Union sportive Doloise » avant de changer à nouveau en 1951/52 pour s’appeler « Club Sportif Idéal Dolois » (CSID) en référence à idéal standard, et ce pour des raisons faciles à comprendre Mr Helmer en devient le président. Le rouge et noir va se transformer en sang et or ; les raisons en sont inconnues. Pour certains c’est un casus belli et ils ne remettront plus les pieds au stade avant 1971 et le retour à l’USD. Sous ce nouveau sigle de CSID, et ce pendant 20 ans, le club va opérer une mue pour redevenir un club qui compte.
Le passage de l’USD sous la bannière CSID semble redonner du tonus au rugby dolois.
En 1954 le club perd en 16ème de finale du championnat de France contre Beaune (pour monter il faut se qualifier pour les demies finales). Cette année là, c’est aussi l’inauguration du stade municipal (sans tribunes) et le CSID affronte pour l’inauguration en présence d’Edgar Faure le grand club de Roanne et l’emporte contre toute attente 11 à 10.
En 1956 le club perd en 8ème de finale, mais en 1957, le CSID écarte Châteauroux en 32ème de finale, puis St Savin en 16ème, le SCUF (Paris) en 8ème et affronte Choisy le Roi à Dijon pour la montée. Vainqueur 6 à 3, nos dolois sont en ½ finale du championnat de France honneur et accède à la 3ème division. Le dimanche suivant, le CSID s’incline contre Montmélian 13 à 6.
Le club redescendra l’année suivante et ne remontera qu’à l’issue de la saison 68/69.
L’année suivante permet au CSID de renouer avec les phases finales honneur mais sans l’aboutissement espéré. Cependant au cours de cette année le comité directeur prend une décision importante pour l’avenir, c’est la création d’une école de rugby pour les 12 à 14 ans. C’est la 1ère EDR de Franche Comté et une des toutes premières de France pour ce club qui ne compte alors qu’une équipe sénior et une équipe junior. André Monange en est le responsable. Pour la petite histoire il faut trouver des adversaires pour jouer…..et des maillots à taille d’enfants. Aussi difficile l’un que l’autre.
En 1960, c’est Edouard Jeanrenaud qui devient président. Le club continue d’enchaîner les titres de champion de Franche Comté mais perd régulièrement dans les phases finales.
Quelques bons moments quand même : en 1960 Dole reçoit les anglais de Northwich, ville jumelée à Dole et l’emporte. C’est le premier de plusieurs échanges entre ces deux clubs, tous plus mémorables les uns que les autres, mais pas que pour l’aspect terrain. On en parle encore….Sans oublier les bals du club au pavillon bleu.
Autre grand moment, c’est le traditionnel match de gala du lundi de Pâques et en 1961, bien que renforcé par quelques joueurs de 1ère division, le CSID perd contre le grand St Claude au pré Marnoz 22 à 3. Mais le CSID est sur la bonne voie de la formation !
André Mayenobe était prof de gym au collège de l’Arc. Venu de son midi natal, il laissait le choix à ses élèves de faire du rugby ou bien du rugby. Alors ils faisaient du rugby. C’est ainsi que les équipes de jeunes du CSID ont été en grande partie constituées de potache de l’Arc qui, pour les internes, voyaient un moyen de se tirer du bahut. Et c’est tout naturellement que le « Gnobe » est devenu l’entraîneur des seniors du club saison 62/63.
Au début des années 60, le championnat de Franche Comté détermine son champion, (Le CSID chaque année), Ce champion ensuite affronte en poule de 4 d’autres champions régionaux du dessus de La Loire puis ce sont les phases finales et la montée pour les 4 demi- finalistes. Un véritable parcours du combattant qui en 1964, voit Dole éliminer Nantes en 8ème mais échouer contre Jarrie 6-8 après prolongation.
L’année suivante 64/65 Dole est admis dans le championnat de Bourgogne, plus rigoureux, mais ne parvient toujours pas à monter (perdu en 1/16ème contre Macon en 66 puis en 1/16ème contre Metz en 1967).
Pendant ces années là, les cadets et juniors A et B du club trustent les titres régionaux et inter régionaux et les minimes écument les rencontres franc comtoises. Le CSID assure ses fondations.
André Pierre, chalonnais était arrivé en 1966/67 comme entraîneur joueur. Grâce à lui le pack devient redoutable mais échoue encore pour la 3ème division.
En 1968/69, c’est André Monange qui entraîne les seniors et c’est à Chalons sur Marne, sous la neige, que le CSID pulvérise le RC Douai 45-14.
L’année suivante, en 3ème, le CSID démarre fort, mais la saison est longue et le club manque la qualification lors du dernier match à Digoin tandis que les équipes de jeunes continuent de dominer leur championnat, notamment les juniors qui perdent en 8ème de finale à Romans.
Intermède dans notre historique, permettez nous de nous pencher sur ce que fut le stade mythique de l’ US Doloise (et du CSID) : LE PRE MARNOZ.
C’est en 1945 qu’ont été dressées les tribunes du Pré Marnoz ….en attendant un autre stade.
Dans les début du rugby, divers terrains ont été utilisés : le terrain du port (parking avenue de Lahr, coté Pasquier), la prairie d’assaut, Le Pasquier et dans les années 30 le Pré Marnoz.
Longeant le canal Charles Quint, les joueurs visiteurs se demandaient bien ou ils allaient. L’île qui les accueillait n’était pas faite pour les rassurer. La vétusté des vestiaires non plus. Imaginez 15 joueurs dans un réduit d’ une douzaine de m2 dont une partie était occupée par un gros fourneau à bois avec pour seule protection le rayonnement de sa chaleur, 4 pommeaux de douche branchés sur le même tuyau, tenus en équilibre précaire par du fil de fer afin que ceux de droite n’aient pas moins d’eau que ceux de gauche L’ eau était envoyée par une pompe à bras actionnée par l’employé du stade. Voilà pour le décor intérieur. Suite à la montée en deuxième division la municipalité avait apporté un peu de modernité, mais fallait pas exagérer.
Pour l’extérieur, il y avait bien au printemps les prunus en fleurs et les bains qui donnaient un air de fête, mais le plus souvent l’hiver avec l’eau tout autour du terrain, quand ce n’était pas à ras les bords, les spectateurs tapant des pieds dans les tribunes en bois montraient aux visiteurs qu’il n’y avait pas d’échappatoire possible. Le chaudron ceinturé par de nombreux spectateurs (1000 à 1500 selon les matches et toujours à la même place) bouillonnait, mais quand faut y aller, faut y aller.
Bien des équipes, et pas des moindres s’y sont cassé les dents. Quant à l’arbitre, il était souvent questionné par le public sur sa capacité à rentrer à la nage. Cet endroit bucolique à l’ abri de sa collégiale savait en un instant se transformer en îlot de résistance. Mais les dolois avaient du savoir vivre (ils en ont toujours) et chacun pouvait rentrer chez lui en tout bien tout honneur.
Une ou deux inondations chaque année assuraient un drainage parfait à la pelouse et celle ci, bichonnée de main de maître par les employés municipaux était la fierté des jardiniers du stade.
Et puis un jour, le foot ayant opté pour Tavaux, la mairie a fait jouer le rugby à Bobin. Ensuite les tribunes en bois ont été brûlées par quelques imbéciles et aujourd’hui, aucune construction n’étant possible, législation oblige, la pelouse ayant perdu toute sa splendeur, le Pré Marnoz est devenu un stade d’un autre âge. Mais il n’est pas rare de voir des anciens joueurs passer sous le petit pont, s’arrêter et contempler avec émotion et nostalgie leur placard à souvenir expliquant qu’ici se tient leur chapelle.
Les seventies … A l’assaut de la fed 2 !!!
1970/71 : Adieu CSID en sang et or, (re)bonjour US Doloise en rouge et noire. Le premier jeu de maillot rouge et noir est offert par J Berteaux, ancien joueur dolois qui n’avait plus remis les pieds au pré Marnoz depuis 1951, suite au passage des couleurs en rouge et jaune. On a du caractère à Dole.
C’est aussi la 2ème année en troisième division, mais à l’intersaison des renforts arrivés l’année précédente et quelques dolois s’en vont sous d’autres cieux. Qu’importe André Monange s’appuie sur une bonne douzaine de gars qui sortent tout juste des rangs juniors ayant pour la plupart débuté à l’EDR pour intégrer le groupe senior.
Quelques matches amicaux catastrophiques puis c’est le championnat dont l’USD prend rapidement la tête et se qualifie facilement. Lors de ces matches de poule une ambiance est en train de naître qui va porter le club pendant des années.
Les victoires contre Rumilly (8-3) à Ambérieu, Bourg les valence (12-6 après prolongation) à Bellegarde amènent un double autorail de joueurs et supporters dolois à Nevers contre le CASG pour la montée en 2ème. Nevers, stade sur lequel l’USD avait été championne de France ne pouvait que sourire aux rouge et noir (qui ont failli jouer en jaune et bleu, maillots nivernais, les maillots rouge et noir oubliés à Dole sont arrivés en taxi ). Victorieuse 13 à 6, l’UNION SPORTIVE DOLOISE est en 2ème division et est classée 96 ème équipe française. Celui qui aurait dit ça à la reprise du premier entraînement estival aurait été envoyé à St Ylie. Elle perdra en ¼ de finale 11 à 9 à Bourges contre Niort.
La réserve, les cadets et les juniors sont champions régionaux. Quand on vous parle de la formation doloise…..
L’année suivante la marche est haute. Montélimar, Bédarrides, Pierrelatte, les PTT de Lyon, les PTT de Paris, la police de Paris et Courbevoie, tous des habitués de la 2ème accompagnent l’US Doloise. La saison sera difficile, peu de victoires, mais une belle à Lyon le lendemain du bal du club. A croire que la fête réussi aux dolois. Une réforme sauvera nos couleurs de la descente cependant que les équipes de jeunes et la réserve continuent de s’imposer dans les championnats de leurs catégories.
Au cours des années suivantes, l’USD va alterner le bon et le moins bon tantôt flirtant avec le fond du classement ou tantôt avec la qualification, se qualifiant même pour les phases finales, battant de grosses cylindrées comme Chalon, Oyonnax, Le Creusot, Roanne, St Savin, Rumilly, Vienne et bien d’autres, remportant le challenge centre sud est réservé aux équipes de 2ème et 3ème division du sud est de la France.
Notre club montre ainsi que sa place en F2 n’est pas usurpée.
De plus en ayant la plupart du temps une moyenne d’âge de 25 ans grâce à l’avènement des équipes de jeunes et aux succès de celles ci l’ US Doloise est un club qui compte dans le paysage rugbystique de Bourgogne et de Franche Comté.
Las en 1979, l’USD perd des matches à sa portée et le retour en 3ème division est inéluctable. C’est la fin d’une période dorée. Les années 70 resteront les années d’une ambiance fantastique au sein d’un club qui a su se structurer, faire confiance à sa formation et progresser jusqu’ à un niveau inattendu pour lui.
La décennie 1970/80 avait vu 3 entraîneurs se succéder à la tête de l’ US Doloise : André Monange bien sûr, Bernard Besançon et Michel Clerget dit le Siki. 2 anciens joueurs emblématiques de l’USD. Tous 3 ont beaucoup donné au club.
En 1979/1980, c’est Raymond Barcons qui prend la suite pour le retour en 3ème division. La saison est honorable et l’équipe perd en 32ème de finale contre Moulins à Couches. Les joueurs sont là mais l’équipe manque de stabilité. En 1982 /83, en fin de saison les rouges et noirs sont à la bagarre pour la qualification avec Meximieux et Nantua. Cette qualification est obtenue de haute lutte au Pré Marnoz contre un dur de dur : Rumilly (9-7). Dole passe les 32ème contre Lille à Metz mais s’incline au tour suivant contre Suresnes.
1983/84 : L’US Doloise retrouve encore les 32ème mais ne peut franchir l’obstacle Givors (25-11).
A noter au cours de cette année la visite de Jacques Fouroux ancien capitaine du XV de France.
De 84 à 86 Pierre Millereau et Christian Jacquinot prennent en main les destinées de l’équipe séniore afin de franchir un cap mais n’obtiennent pas de succès majeurs et il faut attendre 1988-89 pour voir l’équipe 1, vainqueur de sa poule devant Tavaux, jouer les play off contre St Marcellin, Céret et La Tour du Pin. C’est contre cette dernière équipe qui est au dessus du lot, que nos rouges et noirs font le meilleur match de la saison (perdu 6-7).
Fort de cette bonne saison, la suivante 1989/90 devrait être porteuse d’espoirs, mais elle est à nouveau très décevante. Christian Machefert et Didier Dejean essaient de sauver les meubles et après des hauts et des bas, le club sauve sa place en 3ème division lors d’un match difficile contre Savigny sur Orge.
Après les belles années 70, les années 80 sont en demi-teinte. Le club alterne le bon et le moins bon. Tous espèrent un retour en 2ème division dont ils sont nostalgiques, mais hélas c’est plutôt une certaine morosité qui s’est installée….Que donneront les années 1990 !
Si les années 90 se terminent en apothéose, elles ont du mal à bien démarrer. Cependant avec des moyens limités, les entraîneurs D Dejean et C Machefert parviennent à maintenir l’USD en 3 ème division.
1991/92. P Millereau, Y Perrot et JC Cazenave prennent les rênes et obtiennent la qualification avec une équipe jeune, récompensant ainsi le travail des éducateurs qui se sont succédés depuis quelques années. Les deux saisons suivantes seront également marquées par la qualification, mais l’accession en 2 ème reste un rêve. L’inverse arrive même en 1995 puisqu’ avec un effectif pas vraiment riche, c’est la descente en honneur qui sanctionne la fin de saison. Au cours de ces années divers présidents se sont succédés : Marc Sintomer, Jacky Perrot, Jean Faccenda, et en 1995/96, c’est Guy Martin qui dirige le club, l’entraînement étant dévolu à Daniel Barraque. Celui-ci peut repartir en 3ème car l’équipe a été repêchée, mais finalement cette décision aura été vaine puisque l’équipe redescend bien en honneur fin 1996. Cependant le purgatoire ne dure qu’une année puisqu’après un championnat pas très passionnant, l’USD balaie YUTZ à Mulhouse et gagne l’échelon supérieur.
1997/ 98 C’est l’arrivée de Félicien Kus aux côtés de Y Perrot et de B Millereau. Le début de saison est tonitruant, 6 matches et 5 victoires. L’équipe finit 2 ème de la poule et c’est la marche vers les phases finales. Armentières fait les frais de la vaillance des dolois en 1/32ème (19-14) devant 250 dolois et en seizième , à Avallon, l’USD ne fait qu’une bouchée de Suresnes 17-6 devant 400 supporters et 28 ans après le rugby dolois retrouve la 2ème division. La fête continue en 1/8ème devant Auxerre (14-11) à Montbard, mais s’arrêtera en 1/4, perdu suite à un essai litigieux contre Massy (10- 14).
En 1998/99 ce sont F Kus et D Dejean qui dirigent l’équipe 1. L’USD apprend vite et participe aux phases finales, battant L’Isle Sur Vienne en1/32ème mais s’incline en seizième de finale contre l’US Métro.
L’an 2000 sera importante pour le rugby dolois car notre ville sera le centre logistique de la coupe du monde des moins de 20 ans qui se déroulera en Bourgogne et en Franche Comté et accueillera quelques matches.
L’histoire en général ne retient que les grands événements marquants. Pourtant sans une constellation de faits secondaires, ceux justement dont on ne parle jamais, les premiers n’auraient jamais existé. Il en est ainsi pour l’histoire de l’union sportive doloise. L’historien s’appuie sur les coupures et articles de presse, sur les anecdotes, sur les photos, sur ce qui est mis à l’honneur, en bref sur ce dont on se souvient, c’est à dire tout ce qui tourne autour du phare du club : l’équipe première.
Et pourtant sans école de rugby, sans équipes de jeunes, sans équipes réserves, point de première.
Pour ce petit retour sur la vie de notre club, nous avons donc retranscrit comme il se doit la vie de l’équipe1 et nous vous proposons pour cet épisode quelques photos de l’école de rugby dont l’une toute proche de sa création avec en toile de fond le Pré Marnoz. Quelques-uns et même beaucoup se reconnaîtront, soit comme joueur, soit comme éducateur car on a toujours eu la chance à l’ US Doloise de voir beaucoup d’anciens rendre au club ce que celui-ci leur avait apporté.
Des générations de joueurs se sont formées à cette école. Des anciens nés en 1949 et 1950 (eh oui, des vieux) ont par exemple remporté à Grenoble le championnat du sud est devant des clubs de nationale, d’autres dans les années 1990 ont écumé le championnat UFOLEP, d’autres encore ont été champion de l’Est il y a une vingtaine d’année. Voici quelques titres parmi les plus marquants, mais notre EDR a laissé d’agréables traces indélébiles partout où elle est passée.
Nous poursuivons notre revue des effectifs avec les cadets.
En cadet, c’est le début des choses sérieuses, on commence à lorgner vers le haut et à se prendre à espérer jouer un jour en première.
Bien sûr il y a quelques fois des générations un peu moins riches que d’autres mais l’ US Doloise a souvent disputé la suprématie régionale à Pontarlier, Lons Le Saunier ou Besançon avant de se frotter pour les phases finales aux équipes cadettes des grands clubs bourguignons, de la vallée du Rhône ou de la région parisienne. Il n’est pas rare de voir nos équipes atteindre au fil du temps les 1/16 voire 1/8 ème de finale des championnats de France, se forgeant à travers ces matches et ces déplacements, des souvenirs inaltérables.
Après la période cadette, c’est l’arrivée en junior, le rêve de jouer en senior va sûrement bientôt être réalité. Physiquement on s’approche de la morphologie des adultes tout en gardant la vivacité et l’impétuosité de la jeunesse et en ayant engrangé des années de formation. Le résultat est que le jeu pratiqué est très alerte, de mouvement et même quelques fois débridé. Cette insouciance est telle que c’est souvent à cet âge qu’on fait son meilleur rugby. C’est aussi à cette période qu’on participe (souvent en douce) à ses premières fêtes, se forgeant des souvenirs indélébiles. Et puis on regarde très sérieusement vers l’équipe première, qu’on côtoie quelques fois à l’entraînement avec le secret espoir de faire un bout de match un jour ou l’autre.
A ce petit jeu là, l’US Doloise a souvent confirmé les générations de jeunes qui par la suite ont enrichi ses équipes fanions ou celles d’autres clubs. Mais c’est aussi la prolongation des cadets, catégorie dans laquelle on a souvent on a pris goût à l’affrontement contre des clubs de bons niveaux. Souvent en phase finale en cadets, les juniors dolois ont également atteint régulièrement les 1/8 ou même ¼ du championnat de France.
Quelques photos de plusieurs générations pour permettre à certains de se remémorer le bon temps. L’occasion aussi pour quelques jeunes ou moins jeunes de s’apercevoir que leur père … ou grand père a été jeune, chevelu ou svelte !
Dans les clubs les équipes réserves sont les baromètres de ceux ci. Elles sont souvent formées à la fois de joueurs de bon niveau qui visent une place en première et de joueurs qui viennent pour le plaisir. La « cohabitation » de ces 2 catégories avec les équipiers premiers réguliers va souvent déterminer le niveau technique général du groupe senior, son ambiance et de ce qui en découle, l’engouement.
Coté technique, il est bien évident que plus les réservistes seront efficaces, plus ils viendront titiller ceux qui sont en principe indéboulonnables et plus le niveau s’élèvera.
Lorsque les effectifs sont justes, du fait d’absence d’équipiers A ou B , l’équipe qui risque de faire un effectif incomplet, voire un forfait (jamais à domicile) sera bien entendu la réserve avec les conséquences relationnelles, donc d’ambiance qu’ on peut imaginer. Par contre lorsqu’ une trentaine de noms se bousculent pour être sur la feuille de match, il faut que certains veuillent bien passer leur tour.
Il faut aussi accepter (pas toujours facile) que les réservistes qui viennent pour le plaisir, puissent être un peu moins rigoureux avec la ponctualité, la présence au stade les mercredi et vendredi mais souvent les meilleurs à la 3ème mi temps. Ca se complique pour eux quand ils ont pour équipiers du jour des jeunes de 18 ans qui courent comme des lapins alors qu’eux mêmes vont plutôt, dirons nous, « jouer placés ».
Quand tous ces ingrédients sont réunis, souvent grâce à beaucoup de diplomatie et de savoir faire des responsables sportifs, alors vous êtes le dirigeant les plus heureux du monde. Votre soucis est de vous demander à quelle heure vous allez bien pouvoir fermer la buvette, ou si vous êtes en déplacement vous vous inquiétez de savoir si le chauffeur du bus aura assez de repos avant de reprendre son service le lendemain matin. Soyons honnêtes, à l’ US Doloise, si il y a eu quelques moments difficiles, la majeure partie du temps, c’est cette formule qui s’ est appliquée et qui s’applique encore.
Quelques anecdotes épiques, Dans les décennies 70 et 80 le club avait constitué une 2ème réserve qui disputait le championnat de Franche Comté des équipes réserves, alors que la 1ère réserve suivait l’équipe fanion. Inutiles de préciser que ceux qui composaient cette 3 ème équipe étaient de très joyeux lurons. Un dimanche les équipes A et B étaient allées jouer à Vienne tandis que la 2ème réserve jouait à Arbois. Quelle ne fut pas la surprise des A et B, pourtant experts en arrêts de tous genre sur le chemin du retour de constater qu’arrivés à une heure du matin au café du cours chez la Denise, le bus venant d’Arbois n’était pas encore rentré.
Cette même équipe 3 se qualifiait régulièrement en phase finale du championnat des réserves. Elle dût affronter en 1/8 ème à Auxerre la réserve du racing club de France, 3 ème équipe aussi du club. Dans cette équipe qui allait être championne de France il y avait rien moins qu’ 11 anciens internationaux A et B. Bien qu’ ayant perdu 19 à 17 nos dolois ont remporté de haute lutte la 3ème mi temps chargeant dans le bus parisiens certains de leurs adversaires incapables de s’y rendre puis ont suppléé le patron du bistrot pour accrocher ses volets et fermer son estaminet, lui aussi bien à la peine de le faire.
Ce sont eux aussi qui avait instauré la fondue savoyarde dans les vestiaires après l’entraînement et terminaient l’année par le banquet de la réserve (ou tous pouvaient participer).
Bien sûr certains nous dirons : « c’était dans le temps ». Cependant on peut vous assurer qu’ au fil du temps et qu’aujourd’hui encore, le club n’a jamais manqué de joyeux lurons pour prendre la relève, mais chhhhhuuuuuttt….. !